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Stachemou au Burundi
23 mai 2014

Tchao Pantin !

Welcome to Burundi!

   Voilà c’est le jour J, je n’ai pas beaucoup dormi. Je n’ai pas fini les cartons et mes valises ne sont pas faites. Réveil à 8 heures et je commence à me préparer. A 10h ma mère veut qu’on soit déjà à l’aéroport alors que l’avion est censé décoller à 15h45…  A 12h je suis prêt et je décide de me faire une dernière chicha. Je pense au KB, je pense aux potes, à toutes les conneries faites... Je tire parce que je sais que c’est la dernière avant de longs mois. J’appelle le Zindien pour me réconforter, on essaye de rigoler mais le cœur n’y est pas. Je décolle et je vois mon appart une dernière fois, je sers Patrice dans mes bras et je lui dis au revoir. Dans le métro, on est rejoint par le Covaurien et on prend la direction de Roissy.

   A l’aéroport c’est le port de l’angoisse. Quand je dois embarquer, je serre ma mère dans mes bras, je l’embrasse. Mon pote qui est là me prend dans mes ses bras et dit « Chiale pas putain sinon je vais chialer aussi ». Je franchis la porte et puis c’est l’aventure. Là je croise le clone de Karis qui me demande si c’est bien la direction du Caire, entre deux larmes je lui réponds oui. Je passe mes derniers coups de fil. Et je monte dans l’avion, c’est parti pour 24 heures. J’arrive au Caire, je recroise Karis et on tape la discute. Il m'apprend qu'il va au "Zimb" rencontrer un pote qui revient d'Afrique du Sud, on rigole pas mal et ça fait du bien (jusqu'à maintenant l'ambiance était plutot morose). Malheureusement, après le check nous devons nous quitter, il me souhaite bonne chance et me fait promettre de faire attention à moi. Deux heures après je suis dans l’avion pour Addis Abeba. A 3 heures du mat, je débarque dans l'aéroprot vide et je me mets à chercher le meilleur endroit pour passer la nuit. A 7h du mat, un groupe de chinois me sort de ma torpeur et la salle d'embarquement se remplie rapidement. Vers 9h, je regarde l'écran des vols et je m'aperçois d'un petit problème: mon avion est prévu à 10h50 mais le seul vol qui s’affiche pour Bujumbura est à 10h05, le numéro de mon billet n'apparaît pas sur l'écran et aucun vol avec ce numéro n'est prévu de toute la journée. Grosse mais grosse panique. Je ne suis pas le seul dans cette situation, ça s'arrange et finalement je prends le vol de 10h05. J'espère que mes bagages vont suivre sinon je suis dans la merde. Une fois dans l'avion, j’apprends qu’il y aura une escale technique à Nairobi donc un atterrissage et un décollage de plus. Quand tu flippes en avion, tu te prépares mentalement et c'est le genre de détail à même de te flinguer cette préparation. J’arrive à Bujumbura à 13h40 heure de Paris. Comme un con, je prends des photos du tarmac... Et je me fais intercepter par la douane qui veut vérifier mon passeport et mon appareil. Le type va me "suivre" jusqu’à la sortie de l’aéroport.

 Ibrahim, le chauffeur de l’ONU est là et m’aide à charger mes bagages. Sur la route, je tombe sur le charme de Bujumbura. Je peux dire une chose : pour le moment je trouve le Burundi vraiment magnifique.

 J’arrive chez moi et je rencontre la proprio, sympa  elle se montre arrangeante. Il est 14h30. On fait le tour du batiment, elle me fait visiter mon appart et on s'arrange. Dans la cour, elle me pointe une petite bâtisse et me sort cash "C'est la boyerie." Je fais le mec qui a pas compris et elle se montre plus précise: "cest la boyerie, là où les boys vivent, dorment." Le boy est une institution ici, loin du mythe de mon enfance. Souvent ma mère me répétait quand je foutais le bordel "Lauwent, je suis pas ton boy" ce qui me faisait beaucoup rire. Là tu ris pas tellement parce que le mec a une vie plus que précaire, en fait c'est un esclave. Par exemple, en arrivant j'ai voulu décharger mes valises. Le chauffeur m'a stoppé physiquement et m'a sorti cash "Le boy va s'en occuper". Le type arrive et se précipite sur ma valise, gros moment de honte. Je prends quand même la deuxième valise. Voilà, j'ai un peu du mal avec cette notion de boy, surtout qu'en plus c'est eux aussi qui font la lessive à la main car selon ma proprio "En Afrique, les boys sont la pour ça et on trouve qu'ils lavent mieux le linge que la machine." Tout un programme.

Ma proprio me ramène chez elle car on doit attendre son neveu qui me conduira dans le centre de Bujumbura pour que je me familiarise avec la ville. Le neveu arrive et on y va. Il m'emmène sur les hauteurs, j'aperçois le lac Tanganyika et les montagnes de la République démocratique du Congo. Le paysage est tout simplement sublime. Je change mes euros en francs burundais (1 euro vaut 2000 francs burundais environ) et je fais quelques courses. Il me dépose ensuite chez moi. Je peux enfin défaire ma valise et prendre une douche. Il est 20h30 et ça fait 36h que je n'ai pas vraiment dormi. Je m'endors comme une merde sur le canapé du salon. Fin de la première journée au Burundi.

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