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Stachemou au Burundi
3 juin 2014

On prend ses marques

Les hippos au lac Tanganyika

Ayé, j’ai vu les hippopotames ! Gros moment de kiffe ! Comme tu le sais certainement, Bujumbura est située sur les bords est du lac Tanganyika, lac qui accueille donc les fameux hippos. Du coup un soir après le taffe avec Martine et des potes à elle, on s’est rendu au Cercle nautique de Bujumbura (CNB). En fait, c’est une mini marina avec son restau, son bar, sa déco ultra datée mais l’accueil est chaleureux et le cadre idyllique. Il faut s’imaginer dans un transat au bord de l’eau avec une bière bien fraiche, les hippos qui s’ébattent à 20 mètres de toi, tu vois leurs petites oreilles qui s’agitent frénétiquement pour chasser les insectes (ouais, j’ai rincé National Geographic), les reflets du soleil couchant sur les eaux du lac et en fond les montagnes de la République démocratique du Congo. Ca m’a laissé sans voix. La cerise sur le gâteau a été lorsque les enceintes se sont mises à cracher du Zouk. Instant de plénitude totale.

 Le lendemain j’ai du partir à la banque récupérer mon loyer. Rien ne m’avait préparé à ça, absolument rien. Il y a encore quelques temps, je me prenais pour un forçat de l’attente, les longues années face à l’administration de Paris 1 et de Paris 3 m’avaient forgé une patience de fer, du mois le pensais je. Une après midi à la banque burundaise allait d’un revers de main balayer tout ça. Sur le chemin, Martine m’explique comment ça doit se passer. Tu viens, tu donnes ta carte bleue et ton passeport en précisant combien tu veux retirer, la personne en charge récupère le tout, rentre ton numéro de carte et valide l’opération sur ton compte. Elle te remet ensuite un reçu et là tu te diriges dans une autre salle à l’autre bout de la banque. Là, tu dois à nouveau patienter pour ensuite te voir remettre ta somme d’argent. Déjà, j’aurais du me douter qu’il y avait une couille dans le potage. Du coup, on arrive,  on se pose au comptoir des retraits et on attend, on attend. Longtemps. Las, on finit par demander si quelqu’un peut nous prendre en charge. La réponse fuse : la personne responsable des opérations n’est pas encore arrivée. « Elle arrive quand ? On ne sait pas ». Vingt minutes plus tard, la meuf se pointe comme une fleur, l’air de rien. Elle se pose, elle tape la discute avec ses collègues, ses potes qu’elle a reconnus parmi les clients. Et toi, t’es toujours là comme un con. Finalement, elle se rappelle qu’elle est quand même au taffe et vient te voir en traînant les pieds. Clairement, tu lui fais chier et elle te le fait sentir. Tu ne peux pas l’embrouiller pour une raison toute simple : cette opération tu vas devoir la faire une fois par mois jusqu’à ton départ, tu ne peux pas te permettre de te la mettre à dos. Supplice. A ce moment, tu te dis c’est bon la machine est lancée. Malheureux ! Elle doit finir de dire bonjour à toute la banque. Tu vas t’asseoir parce que t’en peux plus d’être debout et la chaleur est écrasante. Un quart d’heure après, tu viens au comptoir et t’apprends que ta carte ne passe dans cette banque. Déjà t’as attendu pour rien mais plus grave tu te poses la question de comment tu vas faire pour vivre sans carte. Tu maudis ta conseillère qui t'avait dit "Ne vous inquiétez pas, votre carte passera au Burundi."

Dans son infinie bonté, elle te donne l’adresse d’une banque concurrente qui acceptera peut être ta carte. Tu traces à l’autre bout de la ville, ça tombe bien Buja est petite.  J’arrive à la banque concurrente donc et l’ambiance n’est pas la même. Le gars m’accueille avec un grand sourire, me demande si ça va et ce qu’il peut faire pour moi. Pendant l’entretien, un de ses collègues rentre et lui tend un carton d’invitation à son nom pour un mariage. Il prend son stylo et rajoute le nom de sa femme (canardise quand tu nous tiens). Il me regarde ensuite et m’annonce très sérieusement mais avec un big smile : « On va sortir le costume ! ». Bref, je retire mes sous et je rentre chez moi.

 La proprio passera en début de soirée m’apporter le contrat et récupérer son loyer. A son arrivée, elle fait venir Richard (le garçon de maison…). Je lui explique que je n’aurai besoin de lui que pour faire la lessive. Elle me regarde comme si je l’avais insulté et me dit « Tu sais le boy, il peut tout faire, passer le balai, la serpillère, te faire les courses, le repas ».  J’essaye de lui expliquer que ça va je me débrouille. Elle insiste et je finis par lui sortir l’argument maternel : « Vous savez, si ma mère apprend que je laisse le boy tout faire, elle me tuerait. » Ca à  l’air de la calmer et je peux payer Richard. On se met d’accord pour qu’il fasse ma lessive deux fois par mois.

 Le soir, je me rends au Vuvuzela, un bar à ciel ouvert. Il y aura un petit concert de jazz mais à la sauce burundaise. C’est vivant et j’en profite pour rencontrer de nouveaux expats. La vie est douce.

 

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