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Stachemou au Burundi
1 août 2014

"C'est l'Afrique..." Partie 1

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   A chaque fois que je fais remarquer une situation un peu bizarre à des connaissances burundaises, invariablement je m’entends répondre la même chose : "C’est l’Afrique". Comme si le continent était condamné…

   Sinon la vie continue son cours. Il y a deux semaines, j’ai fêté le 14 juillet chez l’Ambassadeur de France au Burundi. Le moins que l’on puisse dire est que son Excellence sait recevoir. Il avait fait les choses bien pour l'évènement: alcools en tout genre (vin, porto, gin, vodka, rhum), brochettes à volonté, charcuterie, fromages. Autant te dire que la communauté d’expats s’est fait plaisir. Après deux mois d’Amstel, je peux t’assurer que le petit porto est passé tout seul. Ensuite  il a fallu être sérieux et j’ai carburé au Cuba Libre le reste de la soirée.

   Deux jours plus tard, nous devons nous rendre à Ijenda, qui se situe à l’intérieur du pays dans les hauteurs, dans le cadre d’une retraite réunissant des associations féminines du Burundi et d’autres représentants des UN. Rendez vous est pris donc le jeudi matin à 8 heures. J’arrive un peu en avance histoire de régler quelques détails. Martine, qui a organisé la retraite, a planifié le départ pour 9h30 environ. Le "bus" arrive mais n’inspire rien de bon. Au lieu de bus, on devrait parler de cercueil roulant. Les premiers participants arrivent et tout le monde est relativement à l’heure. "C’est trop beau pour être vrai" me mets je à penser. Effectivement… Avant de partir, nous devons recevoir les fonds de la Banque centrale du Burundi (BCB). Il est 9h, on appelle la banque qui nous apprend que l’agent est en chemin et qu’il  sera chez nous dans 5 min. Il faut savoir que la BCB est à 400 mètres du siège d’ONU FEMMES… Que la blague commence ! A 10H30, le type n’est toujours pas arrivé et nos appels à la banque restent infructueux. Les partenaires qui sont déjà dans le bus commencent à souffrir sérieusement de la chaleur et nous aussi, nous sommes plantés comme des cons au milieu de la cour. A 11h, on tombe enfin sur un quelqu’un de la banque qui nous (r)assure : "Il va bientôt arriver". A 12h30, l’agent de la BCB arrive enfin. Le gars est l’allégorie de la nonchalance, l’apathie faite homme. Pas un mot d’excuse alors qu’il vient de nous caser 3h30 de retard easy dans la face. Pire, le type traîne des pieds et manifeste une évidente mauvaise volonté. Ne pas craquer, ne pas craquer, ne pas craquer… Finalement, les dernières modalités sont réglées. Et on peut enfin partir. On arrive bientôt dans les hauteurs et tu sens que le bus donne tout ce qu’il a, meskine.

 

Après 45 minutes de route et dans un paysage magnifique, on arrive à Ijenda. Naïvement, j’ai pensé que la galère était terminée, que le plus dur avait été fait. Pauvre de moi ! Nous sommes une grosse trentaine de participants à la retraite et aucun hôtel du coin ne pouvait tous nous accueillir, il faut se répartir en petits groupes. On arrive donc au premier "hôtel", dans lequel nous avions pris soin de réserver. Pas de chance, une partie des places qui nous étaient promises ont été attribuées à d’autres. Craquage ! Alors ça sert à quoi de réserver ? Euh…  On finira par caser tout le monde dans trois ou quatre "hôtels" différents.

 

La retraite se passe bien et nos objectifs sont dans la plupart atteints. Le cadre est somptueux, depuis les hauteurs, j’aperçois les collines environnantes enveloppées dans les brumes du matin. Cela confère au paysage un aspect assez onirique. Le seul petit hic est qu’il fait froid (environ 12 degrés). Je me retrouve donc en pull plus sweat. Il n’y a pas d’eau chaude, normal j’ai envie de dire, mais surtout le débit est extrêmement faible. De fait, impossible de prendre ta douche en despi, t’as donc le temps de te les geler sévère. Pour le coup "L’Anaconda" (c’est mes potes qui l’ont appelé comme ça et crois moi tu ne veux pas savoir dans quelles circonstances) ressemble plus à un petit asticot. Tristesse de ma vie…

 

Retour à Buja et petit weekend  pépère.

 

A suivre.

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